Avec Paul Ambroise, Sonia Ben Yahmed, Nelly Surprenant, Florence Morin-Martel et Emilien Maubant.
Ce projet se concentre sur le potentiel des coopératives de journalisme pour faire face à la crise des médias. Il explore le discours d'information produit, les conditions de travail vécues par les journalistes, les communautés servis, et la gouvernance organisationnelle (décisions éditoriales, financières, de gestion) dans ces entreprises. L'étude examine les coopératives de journalisme dans différents pays, dont le Canada, la France et l'Angleterre, utilisant des études de cas comme méthode de recherche.
La recherche cartographie d'abord le domaine largement inexploré du journalisme coopératif à l'échelle internationale et met en lumière les caractéristiques organisationnelles uniques de ces entreprises (par exemple, l’absence structurelle des investisseurs externes). Il examine également le rôle clé de la communication organisationnelle interne dans la constitution et le maintien des coopératives, dont la nature même réside dans la délibération collective et la prise de décision démocratique des travailleurs-membres. Un autre domaine d'intérêt est le rôle que jouent les coopératives de journalisme dans l'économie sociale et solidaire au sens large, en utilisant ou en soutenant d'autres organisations non-capitalistes, telles que les coopératives de crédit.
La notion d'« utopies réelles » d'Erik Olin Wright est adoptée pour conceptualiser les coopératives de journalisme, impliquant une focalisation sur les microcosmes économiques existants où des valeurs telles que la démocratie et la solidarité sont déjà pratiquées. Les journalistes travaillant dans des coopératives sont des « praticiens d’utopies réelles » qui négocient activement des valeurs professionnelles, routines de travail, relations avec le public et pratiques de gestion qui contredisent non seulement les logiques du journalisme traditionnel, mais aussi les logiques du capitalisme. Cette recherche s’inscrit dans le contexte de la pandémie mondiale passée. Celui-ci a non seulement exacerbé la crise préexistante du journalisme, mais aussi la crise sous-jacente du capitalisme néolibéral, augmentant rapidement l'intérêt des travailleurs, des entreprises et des décideurs politiques pour des alternatives plus durables et plus égalitaires.